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Aux Baumettes, la mixité, comme vecteur d’égalité femmes- hommes
Publié le 25 juin 2019
Afin d’améliorer l’accès des femmes à la culture et au soin, la direction mise sur la mixité des activités en détention
On les appelle désormais les Baumettes historiques…Des milliers de détenus y connurent des conditions de vie pas toujours dignes, les personnels ayant eu, pour leur part, à y faire face à une surpopulation pénale constante et à des violences multiples et répétées. Ces bâtisses vétustes sont aujourd’hui désaffectées. Y sont édifiés, tout près, de nouveaux bâtiments, les Baumettes 2. Déjà sur-occupés. La proximité des lieux avec les habitations voisines a suscité de vives réactions chez les riverains. Aujourd’hui, des fenêtres dites « acoustiques »sont en cours d’installation dans le quartier femmes, le plus proche des propriétés voisines, afin de limiter les nuisances sonores.
Celui-ci peut accueillir jusqu’à 150 détenues- 90 en maison d’arrêt et 60 en centre de détention. C’est le deuxième établissement pénitentiaire pour femmes, après le CP de Rennes. A l’instar de ce dernier, il est équipé d’une nursery, permettant à des mères de garder leur enfant à leur côté jusqu’à l’âge de 18 mois.
Pendant longtemps, les activités culturelles ont été, ici, limitées pour les femmes, comme dans la plupart des prisons, en raison de la part réduite qu’elles représentent en détention (moins de 4% sur l’ensemble du territoire). L’accès aux soins leur était également mal aisé. C’est pourquoi la direction a désormais opté pour la mixité de plusieurs activités culturelles – concerts, rencontres avec des artistes- Contrairement aux idées reçues, ce changement n’a nullement été générateur de perturbations mais a été perçu finalement comme naturel. « Ce n’est pas parce qu’un détenu voit une femme qu’il va lui sauter dessus ! » rappelle la directrice adjointe, Sabine Moutot. C’est ainsi que les soins médicaux ont été aussi ouverts, dans les mêmes conditions, aux femmes et aux hommes.
*La mixité des personnels : un atout pour l’équilibre de la détention
S’agissant de la mixité au sein des personnels, elle représente aussi un atout.
Elle est génératrice d’équilibre et apporte une complémentarité d’approche dans la manière d’exercer les missions de surveillance et d’accompagnement des détenus, affirme Yves Feuillerat, directeur.
Comme d’autres responsables pénitentiaires, il souligne la manière positive d’appréhender le conflit de la part des femmes, « parfois moins frontale ».
Preuve de la confiance accordée à la gestion d’une détention par des personnels féminins : Dans le nouveau quartier pour détenus violents, ouvert ici depuis la mi-juin, le chef est une femme !
Il faut rappeler aussi que si les femmes ne représentent que 35% des effectifs pénitentiaires, le corps des chefs d’établissements est aujourd’hui mixte, avec 42% de femmes en son sein. Une évolution significative, pour une institution en pleine mutation.
Avant de quitter ces lieux, la haute fonctionnaire qui les visitait ce jeudi 13 juin, a échangé avec des surveillantes et des jeunes filles détenues au quartier des mineures. Ces dernières se trouvaient, à l’école, à ce moment- là. Entourées d’une enseignante à l’écoute de chacune d’entre elles. C’est de cela aussi dont elles ont besoin. Pour elles, l’égalité entre les femmes et les hommes passe, en effet, par une libération des chaines de la violence qui les a jusque- là, souvent emprisonnées.
©MJ/DICOM