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« Défiler sur les Champs-Élysées, un honneur et une fierté »

Publié le 11 juillet 2023

Vanessa Prempain, directrice du centre pénitentiaire de Mont-de-Marsan, sera cheffe de corps du défilé du 14-Juillet. Dans cette interview, elle revient sur son parcours et sur les missions de l’administration pénitentiaire, à quelques jours du défilé.

Photo en extérieur d'un peloton de surveillants pénitentiaires en uniforme, en lignes, menés par une femme, la cheffe de corps, en tête du cortège.  Arbres en arrière-plan.
Vanessa Prempain, cheffe de corps, et le peloton des défilants, lors des entraînements à l’Énap.

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Pourquoi avez-vous choisi de travailler dans l’administration pénitentiaire ?

J’ai fait des études de droit et de sciences criminelles, et c’est lors d’un cours à l’université sur le « Traitement des délinquants adultes » que j’ai découvert l’administration pénitentiaire. Elle assure des missions essentielles pour assurer la sécurité de nos concitoyens, mettre à l’écart et sanctionner mais aussi prévenir la récidive en favorisant la réinsertion des personnes détenues. Ce qui m’a plu, c’est la possibilité d’exercer un métier qui place l’humain au cœur de son action, avec l’assurance de ne jamais s’ennuyer parce qu’aucune journée ne se ressemble.

La diversité des métiers de l’administration pénitentiaire m’a également beaucoup plu. En tant que directrice des services pénitentiaires, je dirige des personnels qui exercent des métiers très différents : ils travaillent dans des secteurs dédiés (aux cantines, à la buanderie, aux écoutes téléphoniques, au vestiaire par exemple), sur la coursive, au contact des familles (aux parloirs), font de la formation ou appartiennent à des unités spécialisées (les extractions médicales par exemple).

Pouvez-vous nous en dire plus sur votre parcours au sein de l’administration pénitentiaire ?

Dans mon parcours professionnel, j’ai eu l’opportunité d’alterner des postes sur le terrain, en établissements pénitentiaires, mais aussi au sein de l’administration centrale, au sein du cabinet de la directrice de l’administration pénitentiaire. Depuis juillet 2022, j’assure la direction du centre pénitentiaire de Mont-de-Marsan.

Toutes ces expériences ont été enrichissantes et épanouissantes. Avec cette vision à la fois opérationnelle mais aussi plus stratégique, je tente au quotidien d’apporter de la cohérence dans mon action, mais aussi de l’équité, et surtout, de l’humanité. Ces différentes fonctions m’ont aussi permis de mieux comprendre les enjeux auxquels l’administration pénitentiaire est confrontée ainsi que les grandes évolutions qu’elle a connues.

Quelles sont ces évolutions ?

Aucune autre administration n’a connu d’évolutions aussi profondes et structurantes que l’administration pénitentiaire : suppression de la peine de mort, développement du droit pour mieux faire respecter les droits et les obligations des personnes détenues, création des unités d’élite de la pénitentiaire (les Éris) et la reprise de missions par des personnels armés sur la voie publique, ou encore plus récemment l’évolution statutaire des personnels de surveillance…

Comment devient-on cheffe de corps du défilé du 14-Juillet ?

En 2018, j’ai participé à un défilé local avec des personnels de l’établissement pénitentiaire pour mineurs de Lavaur et de la maison d’arrêt d’Albi comme cheffe de corps. Je garde en souvenir les applaudissements des personnes présentes, un immense sentiment de fierté mais, surtout le fait qu’il n’y avait plus de directrice, de gradés ou de surveillants, mais des femmes et des hommes transcendés par l’émotion d’avoir représenté leur administration.

Candidater pour le défilé du 14-Juillet sur les Champs-Élysées symbolisait donc l’honneur et la fierté de l’administration pénitentiaire et des 43 000 agents qui la servent au quotidien. Souvent, on n’embrasse pas les métiers pénitentiaires par vocation, mais on y reste par passion. C’est mon cas.

Ce projet était en maturation depuis des années mais j’attendais le moment opportun, car s’engager dans cette mission, c’est faire le choix de se consacrer pendant un peu plus de trois semaines à une préparation intense. C’est un véritable engagement, individuel d’abord, mais surtout au service de la troupe.

Que ressentez-vous à l’approche du défilé ?

Je suis impatiente ! Impatiente de retrouver ces femmes et ces hommes avec lesquels nous formons ce collectif. Impatiente de poursuivre les entraînements et les répétitions centralisées. Et impatiente bien sûr de fouler le pavé des Champs-Élysées. C’est un nouveau défi professionnel, qui se présente l’année de mes 40 ans, il a une forte valeur symbolique.