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F. Hollande et JJ. Urvoas à la maison d’arrêt de Villepinte
Publié le 23 mars 2017
Le module « respect », contrat d'engagement pour les détenus de la Maison d’arrêt de Villepinte
Ce déplacement revêt un caractère symbolique fort : c’est la première visite du Président de la République depuis le 10 août 1974. François Hollande et Jean-Jacques Urvoas ont visité mercredi 22 mars 2017, la maison d'arrêt (MA) de Villepinte avec son module « respect » contrat d'engagement pour les détenus.
Le Président de la République, François Hollande et Jean-Jacques Urvoas, garde des Sceaux, ministre de la justice ont assisté à une présentation du module « respect » mis en place en septembre 2016 par Léa Poplin, chef d’établissement de la MA de Villepinte.
Le président de la République et le garde des Sceaux ont ensuite visité une cellule du module « respect » ainsi que les installations telles que le terrain de sport et la cour de promenade. Enfin, François Hollande et Jean-Jacques Urvoas ont pu échanger autour d’une table ronde avec le personnel de l’établissement.
Le projet de module de respect en France a été initié afin d’encourager la mise en place d’expérimentations sur l’évolution du métier de surveillant et l’organisation du travail en détention. Ce module intègre également le plan de lutte contre les violences en détention.
Les objectifs du module de respect visent à :
- apaiser le climat en détention en diminuant les violences à l’encontre des personnels et entre personnes détenues,
- à définir de nouvelles règles de respect des personnes et de la vie en détention,
- à redonner du sens aux métiers pénitentiaires en intégrant le surveillant dans une équipe technique de détention,
- à modifier le comportement des personnes détenues,
- à rendre la personne détenue responsable de sa vie en détention.
La plus-value du module de respect est de responsabiliser la personne détenue, de la rendre actrice de son parcours d’exécution de peine, de donner du sens à la sanction pénale et de se rapprocher le plus possible de la vie libre en observant les règles de toute vie en société. Néanmoins, certaines personnes détenues ne souhaitent pas se prendre en charge ou ne sont pas en capacité d’y parvenir ; pour elles, l’application du régime de détention ordinaire est nécessaire.
Le module de respect : un contrat qui offre des avantages en échange d’obligations
Le module bénéficie à 184 personnes détenues à la MA de Villepinte. Chaque personne détenue intégrée au dispositif détient une clé de sa cellule pendant la journée uniquement ; la nuit, les personnes détenues sont enfermées de l’extérieur par le personnel pénitentiaire. Cinq surveillants, un premier-surveillant, un officier gèrent le module de respect.
Les personnes détenues sont volontaires pour intégrer le dispositif et recrutées dans le cadre de la Commission Pluridisciplinaire Unique (CPU) « Modules de respect ». Elles signent un contrat d’engagement et doivent proposer un programme de 25 heures d’activités, en fonction de leur projet, programme qui est étudié puis validé par l’administration.
Les avantages résident dans la libre circulation dans des zones prédéfinies pour accéder aux activités. Ces dernières ont pour vocation de préparer la sortie des personnes détenues. La contrepartie est un certain nombre d’obligations à respecter, au risque d’exclusion du dispositif. Ces obligations portent sur l’hygiène (de soi, de la cellule et de l’environnent), le comportement et la participation aux activités obligatoires. Enfin, les personnes détenues suivent les programmes de prévention de la récidive et participent aux activités culturelles.
La socialisation de la personne détenue est au centre du dispositif
Les rapports qu’entretiennent les personnes détenues entre elles et avec le personnel sont modifiés par rapport à la détention classique grâce à ce mode de fonctionnement. La pierre angulaire du dispositif est l’apprentissage (ou la redécouverte) par la personne détenue de la socialisation, prérequis indispensable à la réinsertion.
En conséquence, les faits de violence entre personnes détenues et envers le personnel sont en nette diminution sur le bâtiment du module de respect. La régulation des conflits par la parole, la recherche de la médiation de la part des personnes détenues comme des personnels s’est largement développées.
Pour de meilleures conditions de travail des surveillants pénitentiaires
Ce dispositif profite également aux surveillants pénitentiaires en contact direct et permanent avec la population pénale. Les agents ont vite perçu l’avantage pour eux-mêmes du module de respect. Leur intérêt à accomplir leurs missions s’est accru, leur connaissance de la population pénale est meilleure et leur autorité restaurée.
D’autres établissements ont entrepris l’expérimentation: le centre pénitentiaire de Mont-de-Marsan (janvier 2015), le centre de détention de Neuvic (sept 2015), la Maison d’arrêt de Beauvais (décembre 2015) et le centre pénitentiaire de Riom (mars 2016).
Ce module de respect est traité dans le cadre des travaux de la commission du livre blanc sur l’immobilier pénitentiaire.
© Présidence de la République - L. Blevennec