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À Lyon, le théâtre pour prévenir la radicalisation
Publié le 11 février 2019
Le mercredi 23 janvier 2019, 38 adolescents se sont réunis à la maison des jeunes et de la culture (MJC) de La Duchère (Rhône-Alpes), pour assister à la représentation théâtrale de « Il était 2 foi(s) ». Une pièce pleine d’humour et de messages forts, qui n’a pas laissé les jeunes insensibles.
Steeve Gernez et Samir Arab, Arthur et Ahmed dans la pièce, se sont rencontrés au cours Florent, à Paris. Puis, ils sont devenus amis avant de se perdre un peu de vue. Les attentats de janvier et novembre 2015 ont été, pour eux, chrétien et musulman, un déclencheur.
Un enjeu éducatif fort
Leur mission : écrire et mettre en scène un spectacle visant à sensibiliser les jeunes sur le dialogue et la paix entre les religions. Les deux acteurs ont alors mesuré combien l’enjeu éducatif sur les questions inter-religieuses est primordial : Comment vivre ensemble dans une société pluri-religieuse et pluriculturelle ? Comment permettre à chacun de vivre sa foi dans le cadre de la laïcité ? Comment ne pas réduire la religion à ses courants extrémistes ?
Alors, depuis 2016, avec l’association Allumeurs d’étoiles, ils sillonnent la France pour ouvrir les esprits et prévenir, d’une certaine manière, les processus de radicalisation.
La dénonciation de nombreux clichés par l’humour
Mercredi 23 janvier 2019, malgré la neige, les spectateurs et spectatrices étaient au rendez-vous : 38 adolescentes et adolescents, dont 32 suivis par la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), avaient pris place au sein de la maison des jeunes et de la culture. Le public a rapidement été captivé par le jeu des acteurs, la mise en scène et les dialogues, alternant entre humour et dénonciations de nombreux clichés.
L’histoire est celle d’Arthur, chrétien, et d’Ahmed, musulman. Enfermés dans un lieu des plus étranges, ils comprennent rapidement qu’ils sont morts et qu’ils sont au même endroit. Les voilà dans l’obligation de cohabiter et d’apprendre à se connaître.
Deux personnes différentes… mais très ressemblantes
Ils passent alors progressivement de l’intolérance, des clichés, à la compréhension de l’autre et au respect mutuel. Pour se rendre compte qu’ils sont les mêmes et qu’ils ont aussi le même… doudou d’enfance !
Il faut dire que le jeu qu’ils imaginent, Questions pour une religion, contribue à détendre l’atmosphère, alors que la lecture de passages de la Bible et du Coran donne à voir, certes des différences, mais également des similitudes troublantes.
Des jeunes attentifs et curieux
Les jeunes ont ri, réagi et commenté la pièce. Aucun n’est resté indifférent. Le temps d’échanges qui conclut le spectacle en est l’illustration. Les questions, écrites ou orales, ont fusé :
« Croyez-vous l’un et l’autre à la religion de l’autre ? »
« Pourquoi le Coran reconnait-il Jésus alors que la Bible ne reconnait pas Mahomet ? »
C’est une question de chronologie expliquent les deux acteurs.
« Y-a-t-il des personnes qui critiquent votre travail ? »
Oui ! Et ça fait grandir , répondent-ils en chœur.
« Pourquoi cherche-t-on à nous diviser ? »
Pas sûr que nous soyons tant divisés que cela… Les gens sont toujours meilleurs quand ils font les choses ensemble , ont-ils achevé.