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La réparation pénale au secours de la forêt de Fontainebleau
Publié le 08 septembre 2020 - Mis à jour le 02 mars 2023
En pleine forêt de Fontainebleau (77), sur le chantier éco-citoyen de Canche aux Merciers, sept jeunes confrontés à la justice ont retroussé leurs manches pour aider à éradiquer une espèce d’arbre exotique envahissante. Une action menée en partenariat avec l’Office national des forêts, dans le cadre de leur mesure de réparation pénale.
Le 27 août 2020, sept jeunes de Seine-et-Marne pris en charge par la protection judiciaire de la jeunesse ont prêté main forte à l’Office national des forêts sur le chantier éco-citoyen de Canche aux Merciers (77).
Dans le cadre d’une mesure de réparation pénale prononcée par le magistrat parce qu’ils avaient commis une infraction, les adolescents se sont rendus en forêt de Fontainebleaupour participer à l’éradication d’une espèce d’arbre exotique envahissante qui menace le développement de la flore locale : le cerisier tardif. "Le danger de cette espèce est qu’elle peut produire jusqu’à 1.500 fruits et par conséquent 1.500 potentielles nouvelles pousses qui, en se nourrissant des ressources locales (eau, lumière, espace…), menacent d’extinction les autres espèces", explique Nathalie Ruscito, animatrice nature de l’ONF.
Après avoir pris connaissance des mesures de sécurité et identifié les caractéristiques physiques de l’arbre incriminé pour ne pas couper les mauvaises pousses, les ados sont passés à l’action. Leurs gestes, hésitants au départ, sont rapidement devenus plus précis avec l’aide de Nathalie Ruscito et l'un des jeunes, déjà familiarisé avec ces pratiques grâce à sa formation en entretien d’espaces verts.
Sensibilisés au risque d’incendie
À midi, le groupe s’est arrêté pour une pause déjeuner méritée. L’occasion d’échanger avec l’animatrice sur les différentes missions de l’ONF.
Celle-ci leur a expliqué les conséquences des actions humaines sur l’environnement. Déchets, implantation de nouvelles espèces comme le cerisier tardif mais aussi parfois d’espèces animales abandonnées par leurs maîtres dépassés (boa, tortue, etc.) : les menaces sont nombreuses !
La conversation a également porté sur les risques d’incendie. Le chantier terminé, le groupe a découvert une zone de six hectares récemment incendiée. "La zone est balisée sur un rayon de près d’un kilomètre autour de la zone sinistrée en raison du risque de chutes d’arbres. Même s’ils semblent encore en vie, ceux-ci peuvent avoir les racines fragilisées et tomber sans prévenir", a expliqué l’animatrice de l’ONF aux jeunes, attentifs.
Fiers de leur action en faveur de l’environnement, les adolescents se sont donc rendu compte de l’impact qu’une action, a priori anodine, pouvait avoir sur la biodiversité.