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Reportage au centre éducatif fermé de Beauvais
Publié le 06 décembre 2019
Le 20 novembre 2019, pour les 30 ans de la Convention internationale des droits de l’enfant, une centaine d’établissements et de services de la protection judiciaire de la jeunesse ont participé à la journée « La PJJ vous ouvre ses portes » en France. Parmi eux, le centre éducatif fermé (CEF) de Beauvais (60). Reportage.
Comment les équipes éducatives accompagnent-elles les mineurs en conflit avec la loi ? Au quotidien, que proposent-t-elles à ces jeunes, souvent en rupture scolaire, pour les mettre sur le chemin de l’insertion et les éloigner de celui de la récidive ?
Le 20 novembre 2019, le jour des 30 ans de la Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE), plusieurs structures de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) de l’Oise étaient réunies à Beauvais, dans les locaux du centre éducatif fermé (CEF), pour présenter au public les actions menées avec les jeunes.
Avoir des droits, c’est « être libre d’entreprendre des choses »
« Nous avons suivi des ateliers pour peindre des tableaux sur la République, explique Houcine*, 17 ans, de l’unité éducative en milieu ouvert (UEMO) de Senlis. Nous sommes allés au Chemin des dames, nous avons visité des cimetières militaires, vu une expo sur la guerre et peint des affiches pendant une semaine en avril. J’ai bien aimé, c’était apaisant. Je suis content que les gens puissent voir notre travail », poursuit-il. Ce projet surnommé « La République en couleurs » a mobilisé un groupe de dix jeunes et une artiste peintre dès le mois de janvier 2019. Que leur inspire le mot « droits » ? « Cela permet d’avoir une liberté d’action, d’entreprendre des choses », définit Paul*, 16 ans. Ses droits « préférés » à lui : « sortir, être au contact de la nature ».
Se « faire beau » pour reprendre confiance
Dans la même salle du CEF, une large place a été laissée à l’exposition 10-18 Questions de justice, sur les droits et devoirs des enfants. À côté, l’unité éducative d’activités de jour (UEAJ) Montataire, dont l’une des spécialités est la découverte des métiers, tenait un stand sur des objets recyclés ou transformés. Le CEF, quant à lui, présentait un atelier de socio-esthétique – les jeunes y apprennent à prendre soin d’eux pour retrouver de l’estime de soi – et un atelier apiculteur.
« Reine ou ouvrière, on a tous un rôle à jouer »
Le centre éducatif fermé de Beauvais, une alternative à l’incarcération pour les jeunes, a fait de la médiation animale sa spécificité. La dizaine de mineurs – multirécidivistes ou auteurs de faits graves – de 13 à 16 ans pris en charge ici pour six mois fait donc de l’équithérapie (thérapie par le cheval), s’occupe du poulailler et de la ruche. « Grâce à cela, ils sont sensibilisés à la vie en commun, explique Christophe Peaucelle, directeur territorial adjoint. Ils apprennent que dans toute société, animale comme humaine, il existe une organisation. Que l’on soit reine ou ouvrière, on a tous un rôle à jouer. »
*Les prénoms ont été changés.