Patrimoine du ministère de la justice

Publié le 25 octobre 2019

Préemption en vente publique d’une œuvre d’art par le ministère de la Justice

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Un carton de tapisserie du peintre Jean DUPAS (1882-1964) a pu être préempté par le ministère de la justice, en vente publique aux enchères à Bordeaux.

Cette huile sur carton était présentée samedi 19 octobre sous le marteau de Me Antoine Briscadieu, commissaire-priseur. Peinte en 1945, il s’agit d’un carton pour un projet de tapisserie, jamais réalisée, destinée à l’escalier d’honneur de l’hôtel de Bourvallais.

Cette acquisition s’inscrit dans le cadre de la politique active du ministère en faveur de la préservation de son patrimoine mobilier historique, témoin de l’ancienneté de la fonction régalienne de la justice. Cette politique, portée par le département des archives, de la documentation et du patrimoine du secrétariat général du ministère, s’attache à la connaissance, à la conservation, à la restauration et à la valorisation des œuvres d’art conservées autant à la Chancellerie place Vendôme que dans les juridictions et les services de l’administration pénitentiaire et de la protection judiciaire de la jeunesse.

Cette œuvre est destinée logiquement à prendre la place qui aurait dû être la sienne au sein de l’hôtel de Bourvallais qui abrite, depuis 300 ans, la Chancellerie. Le ministère réfléchit également à une valorisation de cette acquisition auprès du grand public.

Une commande inaboutie pour le ministère

Au début de la seconde guerre mondiale, le ministère de la justice examine la possibilité de faire réaliser un nouvel ensemble de tapisseries en remplacement des anciennes, usées. Une commande est officiellement passée par arrêté du 21 juillet 1941 et confiée à Jean Dupas, célèbre peintre-décorateur de l’époque, sous l’égide du bureau des travaux d’art.

Comme le révèle une partie de sa correspondance relative à cette commande (archives nationales, F21 6825), Dupas ne commence réellement à plancher qu’à partir de 1942, occupé par d’autres réalisations à Bordeaux. Il tarde – peut-être intentionnellement – à présenter ces compositions au grand dam de l’administration. À la fin de l’année 1944, le travail est bien avancé et l’artiste envisage de pouvoir présenter un projet achevé l’année suivante. C’est dans ce contexte, et celui de la Libération, qu’il faut placer le carton acquis daté de 1945. Malgré l’importance de ce projet que Dupas « considère d’une très grande importance étant donné l’endroit qui lui est destiné », les tapisseries ne seront finalement jamais tissées.

L’œuvre de Dupas : entre tradition et modernité

Jean Dupas est un des artistes les plus importants de l’Art déco. Peintre-décorateur, il est célèbre pour avoir notamment réalisé le décor du grand salon du légendaire paquebot Normandie. L’ensemble de son œuvre se caractérise par un style à la fois classique (clarté de la composition, sujets antiquisants, caractère sculptural des personnages) et moderne (palettes vives, simplification des volumes).

« Le thème que j’ai choisi est naturellement la justice, c’est-à-dire l’ordre qui contient la paix et tout ce qui en découle, problème difficile à résoudre mais passionnant ». Ce thème sous-tend La Marseillaise de 1945 qui peut aussi se lire comme une allégorie de la France victorieuse au sortir de la Guerre.

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