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La mesure éducative d’accueil de jour : quel bilan après un an ?
Publié le 02 février 2021 - Mis à jour le 10 mars 2023
La mesure éducative d’accueil de jour (MEAJ) est l’un des « outils » créés par la loi de programmation 2018-2022 et de réforme pour la justice. Cette nouvelle mesure, qui concerne les jeunes confrontés à la justice, est un intermédiaire entre le placement et l’accompagnement en milieu ouvert.
Expérimentée depuis 2019, elle se révèle « complète et intensive ».
Après un peu plus d’un an d’expérimentation, où en est la mesure éducative d’accueil de jour (MEAJ) ? Un bilan est en cours d’élaboration. Mais dans les 20 sites qui l’ont expérimentée, on souligne déjà son côté « intensif », « individualisé » et « complet ». Cette mesure éducative, qui concerne des adolescents confrontés à la justice, dépasse le cadre de l’insertion professionnelle en intégrant, en fonction des besoins, des activités diverses (démarches administratives, de santé, etc.). « On tend à amener les jeunes vers l’autonomie », déclare Anne-Sophie Machado, éducatrice à l’unité éducative d'hébergement collectif de Troyes. Nikita* finit sa mesure dans cette unité en mars 2021. « Je veux intégrer l’armée. J’avais déjà ce projet en tête mais, sans la MEAJ, je ne serais jamais allé aux tests, je ne me serais jamais occupé des documents. Les éducateurs ne lâchent pas l’affaire et sont derrière nous », raconte ce jeune de 17 ans.
Une alternative à l’incarcération
« La MEAJ force la motivation des jeunes », résume Claudie Simonnin. La directrice du service territorial éducatif et d'insertion (STEI) de Toulouse (31) note une insertion comparable à celle des mineurs pris en charge de façon « classique », mais « la mesure apporte une vraie plus-value dans l’accroche des jeunes au démarrage ». « Il faut parvenir à gagner leur confiance. Ensuite, les jeunes acceptent l'accompagnement éducatif proposé », remarque Carine Bouzat, éducatrice en unité éducative à Toulouse.
Souvent, la MEAJ est une alternative à l’incarcération. Les adolescents savent qu’ils courent un risque s’ils font un pas de côté. Et les professionnels sont en lien direct avec les magistrats. Ces expérimentations ont permis d'alimenter la réflexion sur l'accueil de jour, une notion développée dans le module insertion du projet de code de la justice pénale des mineurs.
*Le prénom du mineur a été changé pour préserver son anonymat.