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350e anniversaire de la mort du chancelier Séguier
Publié le 02 mars 2022 - Mis à jour le 15 février 2023
Une exposition à découvrir place Vendôme
Dans le cadre des commémorations historiques inscrites au calendrier France Mémoire 2022, le ministère de la Justice célèbre le 350e anniversaire de la mort du chancelier de France Pierre Séguier (1588-1672). Grand homme d’État, collectionneur, mécène, cette personnalité aux multiples facettes, aujourd’hui peu connue, est à (re)découvrir grâce à une exposition en plein air. À voir place Vendôme, devant le ministère, jusqu’au 22 avril 2022.
Un éminent juriste
Issu d’une famille de juristes, le jeune Pierre Séguier poursuit des études de droit tout en développant un goût pour les lettres et les langues. Héritier d’une dynastie de présidents à mortier (ou présidents de chambre) au Parlement de Paris, distingué pour ses qualités oratoires, il connaît une ascension politique rapide. Le 28 février 1633, il devient garde des Sceaux et deux ans plus tard, chancelier de France : charge hautement prestigieuse qui fait de lui le premier magistrat du royaume, nommé à vie. Il assumera ces fonctions pendant 37 ans. Représentant direct du roi, il joue un rôle politique de premier plan dans des périodes troublées, notamment pendant La Fronde.
Un amoureux des arts et des lettres
Depuis son plus jeune âge, le chancelier a le goût des arts, en particulier de la peinture. Il devient ainsi le protecteur officiel de Charles Le Brun dont il possède neuf toiles. Collectionneur passionné, il conserve aussi de nombreux objets d’art : meubles, tapisseries, porcelaines, émaux…
Il offre également son soutien à de nombreux écrivains, poètes, bibliothécaires et développe un véritable mécénat littéraire. C’est tout naturellement qu’il accorde sa protection à la jeune Académie française, née en 1635.
De sa bibliothèque, il dit qu’elle est sa « maîtresse », sa « passion ». Livres de droit, livres religieux, manuscrits... vers 1661, cette bibliothèque compte 24.000 ouvrages, presque autant que celle de Mazarin.
Entouré des ouvrages de sa bibliothèque et de ses tableaux, le chancelier esthète s’éteint le 28 janvier 1672, à l’âge de 84 ans. Cette personnalité majeure du XVIIe siècle est la dernière à représenter une monarchie qui plaçait le chancelier au centre du système judiciaire et va céder la place à une monarchie des finances.