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11e remise du prix « Des cinés, la vie ! »
Publié le 11 avril 2017
« Belle gueule » d’Emma Bénestan élu meilleur court métrage
Le 31 mars 2017, la Cinémathèque française a accueilli la 11e cérémonie de remise du prix « Des cinés, la vie ! ». Jeunes, professionnels de la protection judiciaire de la jeunesse et partenaires de l’opération étaient réunis pour récompenser « Belle gueule » d’Emma BESNESTAN, élu meilleur court-métrage de la sélection 2016-2017 sur le thème "Contraste(s)".
Lancée en 2006 à titre expérimental dans le cadre du protocole Culture/Justice, l’opération « Des cinés, la vie ! » s'est développée sous l'égide d'un comité de pilotage composé du ministère de la Culture et de la Communication, du ministère de la Justice, du Commissariat général à l'égalité des territoires et du Centre national du cinéma et de l'image animée. Elle est portée par la direction inter-régionale de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) Ile-de-France/Outre-mer.
La sélection 2016-2017, réalisée en collaboration avec l'Agence du court métrage, comprenait douze films. Pendant plusieurs mois, les jeunes, accompagnés par les équipes éducatives, ont visionné les courts métrages (fictions, animations, documentaires, expérimentaux), souvent en salle et/ou avec un professionnel du cinéma et des réalisateurs. Ils ont débattu, réfléchi aux messages, analysé les images et comparé les émotions ressenties, avant de voter pour leur court métrage favori.
« Les films sélectionnés cette année étaient forts, engagés et émouvants. Ils ont provoqué, chez les jeunes, beaucoup de discussions et de réactions, du rire, de la colère, de l’incompréhension aussi parfois. Ils nous ont permis de travailler, avec eux, sur la notion de contraste et sur la manière dont on fabrique un film », explique Anne-Lise Dalgalarrondon, éducatrice à l’unité éducative d’hébergement diversifié Tremplin 94 d’Arcueil.
« Certains films donnaient vraiment à réfléchir. Le contraste se voyait par exemple dans les différences de couleurs, de lieux, d’émotions », confirme une jeune fille prise en charge au sein de l’unité.
Faire aimer le cinéma
Après la découverte de l’exposition « Mômes et Cie » et le visionnage d’une sélection des films lauréats des éditions précédentes, place à la remise des prix :
« Nous sommes toujours très fiers et heureux d’accueillir cet événement qui constitue un temps fort de l’activité éducative de la Cinémathèque » a déclaré Michel Romand-Monnier, directeur adjoint de la Cinémathèque française.
Emma Bénestan, lauréate du prix 2017 : « Cette récompense est précieuse ! »
""Belle gueule" est mon premier court métrage produit. Il raconte l’histoire d’une jeune fille de 16 ans (interprétée par Oulaya Amamra, César 2017 du meilleur espoir féminin) qui vend des beignets sur la plage avec son père. Elle rencontre un jeune garçon qui n’est pas du même milieu social qu’elle et va vouloir lui cacher d’où elle vient et qui elle est vraiment. Elle va alors enchaîner les mensonges et mettre beaucoup de choses en péril, dont sa relation avec son père, jusqu’à se rendre compte que ce garçon n’a jamais été dérangé par leurs différences. A travers ce film, je voulais parler d’un mensonge qui serait lié à la honte sociale.
Recevoir ce prix "Des cinés, la vie !"décerné par des jeunes, aux parcours souvent compliqués, est pour moi très émouvant. Le fait que mon film soit vu par un public qui ne pourrait pas forcément y avoir accès est déjà quelque chose d’énorme, mais qu’en plus le sujet leur parle et les touche c’est fantastique. J’ai d’ailleurs eu l’occasion de m’en rendre compte lors d’une intervention auprès d’adolescents d’un quartier mineurs à Bordeaux. Un dialogue riche s’est noué autour du film, c’était une vraie rencontre. J’avais l’impression que le film leur parlait. J’ai aussi lu, qu’après une projection, un jeune suivi par la PJJ avait déclaré « le mensonge ça rend triste et malheureux ». C’est une belle réaction.
Savoir que des jeunes ont voté pour mon film, un peu partout en France, rend cette récompense vraiment précieuse !
Je fais beaucoup d’ateliers avec des jeunes, notamment en région parisienne avec l’association « 1000 visages » d’Houda Benyamina (réalisatrice du film « Divines »). Dans ce cadre, j’ai d’ailleurs écrit et réalisé dernièrement un nouveau film avec des jeunes de Grigny qui voulaient être sensibilisés aux métiers du cinéma."