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Table ronde 1 : une ou des résiliences ?
Publié le 07 novembre 2018
Modérée par Boris Cyrulnik, neuropsychiatre et directeur d'enseignement à l’Université de Toulon, la première table ronde « Une ou des résiliences ? » des assises européennes des associations de l'aide aux victimes et des victimes a réunis Caroline Six, directrice de la Fondation Impact, Centre national de ressources et de conseil pour le soutien psycho-social dans le cadre de catastrophes, Laura Dolci, victime de terrorisme, auteure, secrétaire des Fonds Humanitaires auprès du Bureau du Haut-Commissariat des Droits de l’Homme aux Nations Unies, Jérôme Bertin, directeur général de France Victimes et Yotam Dagan, psychologue principal au centre israélien de traumatologie et de résilience (NATAL).
La reprise d'un nouveau développement après un traumatisme psychique est la définition évidente de la résilience. A différencier du mot guérison car guérir c'est revenir à un état antérieur. Le processus de résilience consiste à voir les choses autrement.
Cette définition de la résilience est un dénominateur commun qui doit être déclinée pour l'appliquer à plusieurs disciplines comme la psychologie, sociologie, la culture, la géographie...
Pour comprendre la résilience, tout un processus doit être mis en place. Il implique donc une réflexion et une méthode qui caractérisent chacun d'entre nous. Elle invite à travailler en équipe, principe de cette table ronde, une personne seule ne peut tout savoir ni tout traiter.
Selon Boris Cyrulnik, cette méthode se décline en trois phases :
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les facteurs de protection acquis avant l’événement traumatisant qu'on assimile à l'éducation ;
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la structure du traumatisme. Certains traumatismes comme la guerre 14-18 ou la Shoah sont faciles à comprendre. Il faut tout de même préciser qu'aujourd'hui, en neurologie, il existent des critères objectifs obtenus grâce à l'imagerie médicale. Quand une personne est traumatisée, son cerveau est "éteint" ;
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l’analyse des facteurs de résilience qui vont permettre un nouveau développement. Ces facteurs se résument en deux mots :soutien, notamment affectif, et sens pour comprendre ce qui nous est arrivé.
Aux Pays Bas, comme l'a indiqué Caroline Six, il existe un centre de résilience pour évaluer tous les désastres et comprendre le futur. Par contre, ce centre parle de facteur stress et non de facteur trauma.
« Le stress est inévitable même nécessaire à la vie mais il peut être toxique » a ajouté Boris Cyrulnik
La résilience n'est pas automatique pour tout le monde, elle doit être nourrie. Lla peur additionnée à un sentiment d'injustice est automatique chez les victimes.
« Pour une victime comme moi qui arrive à raconter, il y en a d'autres qui ne peuvent pas. Est-ce qu'elles sont moins fortes ? Et Laura Dolci d'ajouter: Il faut faire attention au coté hollywoodien, « succes story » du mot résilience » Une victime, même médiatisée, reste une victime.
Pour de nombreuses personnes, La résilience passe par la créativité. « Le malheur est une redoutable machine à écrire » selon Boris Cyrulnik. D'ailleurs certains artistes nourisssent leur travail de leurs traumatismes. Le fait de parler ou de créer reconstruit. Les associations d'aide aux victimes ne sont qu'une main tendue. La victime a ainsi un rôle important dans sa reconstruction.
A quelques jours de l'anniversaire des attentats de Paris du 13 novembre, Boris Cyrulnik a conclu: « si on arrive à mieux travailler les processus de résilience c'est l’échec du terrorisme, plus il nous agresse plus il renforce notre solidarité »
A la question une ou des résiliences ? la table ronde a clairement démontré que la résilience n'était point singulière.
Table ronde 1 : Une ou des résiliences ?Réflexion sur la notion de résilience et le concept dans les différents pays
Modérateur :
Boris CYRULNIK, neuropsychiatre et directeur d'enseignement à l’Université de Toulon
Participants :
Caroline SIX, directrice de la Fondation Impact, Centre national de ressources et de conseil pour le soutien psycho-social dans le cadre de catastrophes
Laura DOLCI, victime de terrorisme, auteure, secrétaire des Fonds Humanitaires auprès du Bureau du Haut-Commissariat des Droits de l’Homme aux Nations Unies
Jérôme BERTIN, directeur général de France Victimes
Yotam DAGAN, psychologue principal au centre israélien de traumatologie et de résilience (NATAL)