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Table ronde 2 : quels soutiens vers la résilience ?
Publié le 07 novembre 2018
Cette deuxième table ronde de la journée a mis en évidence un élément essentiel : la présence d'experts est indispensable pour répondre aux besoins des victimes, quel que soit le type de violence auquel elles ont été confrontées : actes de terrorisme, violences conjugales, pédophilie, accidents de la route…
Le processus de reconstruction peut être différent selon les cas ; comme le souligne d'ailleurs Jérôme Boulet, "en haut de la pyramide, il y a les besoins spécifiques à chaque individu." On remarque des traits communs de stress post-traumatique comme l'hyper-vigilance, les attaques de panique ou les phobies obsessionnelles mais c'est selon une temporalité qui lui est propre que chaque victime finira par trouver de l'apaisement.
L'aide proposée doit être à la fois d'ordre juridique et psychologique. La victime a d'abord besoin d'être reconnue par l'Etat, que cette reconnaissance s'inscrive dans le cadre d'un processus judiciaire. Elle doit aussi pouvoir être indemnisée au regard des violences qu'elle a subies. Les victimes directes d'acte de terrorisme commis depuis le 1er janvier 1982 disposent par exemple du statut de "victime civile de guerre". A ce titre, elles peuvent formuler une demande d'indemnisation via le guichet unique d’information et de déclaration pour les victimes.
Aider à la reconstruction, c’est aussi libérer la parole. Dans le cas de violences familiales, l’enfant victime a particulièrement besoin d’être accompagné. 80% des agressions sexuelles se situent dans la sphère familiale et l’enfant qui désigne un proche se trouve souvent aux prises avec un conflit de loyauté. Il parlera alors plus facilement avec le médecin, tenu au secret, que dans un commissariat.
Martine Brousse, présidente de l’association « La Voix de l’enfant » insiste sur le fait que la législation et les pratiques se réfèrent d’abord à l’adulte. Il est donc nécessaire de prendre en charge l'enfant victime en tant qu'enfant, de l’accueillir dans un lieu sécurisant et protecteur où il pourra parler plus librement. Depuis la loi du 17 juin 1998 relative à la prévention et à la répression des infractions sexuelles ainsi qu’à la protection des mineurs, des unités pédiatriques d'accueil sont ouvertes dans les hôpitaux sur décision du procureur. Elles sont également ouvertes aux enfants-témoins.
Les processus d’aide aux victimes sont en place depuis 40 ans. Néanmoins, les participants ont insisté ici sur la nécessité de rendre la procédure et le processus judiciaires plus lisibles pour les victimes.
Table ronde 2 : quels soutiens vers la résilience ? Réflexion sur les éléments pouvant favoriser la reconstruction individuelle des victimes
Modérateur :
Levent Altan, directeur de Victim Support Europe
Participants
Joëlle Milquet, conseillère spéciale sur l’indemnisation des victimes de la criminalité auprès du président de la Commission européenne (Belgique)
Jeannot Mersh, président de la Fédération européenne des victimes de la route – FEVR (Luxembourg)
Lise Eilin Stene, médecin et chercheuse au Norwegian Centre for Violence and Traumatic Stress Studies – NKVTS (Norvège)
Jérôme Boulet, directeur de l’association d’aide aux victimes de Grenoble « Aide information victimes » (France)
Martine Brousse, présidente de l’association « La Voix de l’enfant » (France)