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Partenariat avec les missions locales

Publié le 14 mars 2017

« Travailler sur un projet et le faire aboutir »

De gauche à droite : Ahmed GUINDO et Franck MONVILLE ©SCoRE

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Ahmed GUINDO, jeune majeur suivi par la PJJ, et Franck MONVILLE, son éducateur référent, nous parlent du dispositif d’insertion « Passerelle vers le monde professionnel » mis en place en partenariat avec la mission locale de Paris.
Le 7 mars 2017, Jean-Jacques URVOAS, garde des Sceaux, ministre de la Justice, Myriam EL KHOMRI, ministre du travail, de l’emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social, et Jean-Patrick GILLE, président de l’Union nationale des missions locales, ont signé un accord cadre de partenariat pour l’insertion sociale et professionnelle des jeunes sous main de justice.

Ahmed GUINDO :J’étais en bac pro commerce jusqu’en juin 2016. J’ai arrêté parce que cela ne me correspondait pas vraiment. J’avais envie de passer un CAP* pour devenir électricien. J’ai recherché des CFA**, des contrats d’apprentissage mais je ne trouvais pas et j’ai baissé les bras. Lorsque j’ai parlé de mon projet à mon éducateur, il m’a parlé du dispositif « Passerelle » vers le monde professionnel. On a fait ensemble les démarches pour que je puisse participer à la première session qui commençait en novembre 2016.

Que favorise ce dispositif ?

Ahmed GUINDO : J’étais découragé et ce dispositif m’a reboosté. Il m’a permis de vraiment travailler sur mon projet pour le faire aboutir. Pendant trois semaines, j’ai effectué des stages, participé à des ateliers et à des « enquêtes métiers » pour m’informer sur les activités qui m’intéressent, pour voir ce qui me conviendrait le mieux.  J’ai aussi rencontré des professionnels en entreprise.

En quoi consistent ces ateliers ?

Ahmed GUINDO: On a travaillé sur la rédaction de cv, de lettres de motivation. On a appris à mieux communiquer avec les autres,  à aborder les entreprises, à se mettre en scène.

Franck MONVILLE : Entre 10 et 12 jeunes suivis par les services territoriaux éducatifs de milieu ouvert (STEMO) Nord et Sud parisiens participent à ce dispositif. Quatre sessions de trois semaines sont organisées par an. Le programme est complet et le rythme intensif. Nous travaillons en étroite collaboration avec un conseiller mission locale référent.

Au cours des ateliers mis en place en partenariat avec la mission locale de Paris les jeunes se sont en effet exercés à la rédaction de cv et de lettres de motivation. Ils ont travaillé sur les savoir-faire et les savoir-être indispensables en entreprise ainsi que sur la « carte des compétences » avec un directeur des formations de la mission locale. L’objectif est de les aider à définir les savoirs et aptitudes dont ils disposent déjà et ceux qu’ils doivent acquérir pour parvenir aux métiers qu’ils souhaitent. Il faut ensuite déterminer les formations adaptées. Les adolescents ont également réalisé des tests de personnalité pour mieux se connaître. Ils ont participé à des ateliers sur la lutte contre les discriminations dans le monde professionnel et sur la citoyenneté avec, notamment, la visite de la maire du XXe arrondissement de Paris et une rencontre avec un conseiller municipal. Une intervenante, directrice de casting pour la télévision, est venue animer des jeux de rôle et des actions de "théâtre forum" pour les préparer à la recherche de stages et aux entretiens de recrutement.

Les jeunes se sont-ils confrontés au monde professionnel ?

Franck MONVILLE : Après avoir défini leurs projets et leurs compétences, ils sont allés à la rencontre de professionnels dans leur secteur de prédilection pour découvrir la réalité des métiers, les avantages, les inconvénients et les exigences requises. A l’issue de ces sessions, ils repartent généralement avec un stage de deux semaines minimum.

Ahmed, où as-tu effectué ton stage ?

J’ai fait deux stages en décembre 2016, dans deux entreprises d’électricité générale différentes. Ça s’est très bien passé. J’ai vraiment découvert  les métiers du bâtiment et je suis certain de vouloir faire ça plus tard.

Quelle est la prochaine étape ?

Ahmed GUINDO : J’ai commencé un « parcours sécurisé » vers les métiers du second œuvre qui va se poursuivre jusqu’à ce que j’entre en CFA** en septembre prochain. Ensuite, j’espère trouver un travail dans ce domaine.

Franck MONVILLE : Les « parcours sécurisés » sont mis en place par les missions locales afin d’offrir aux jeunes un accompagnement au long cours jusqu’à ce qu’ils intègrent la formation demandée. Il s’agit de les aider à préparer au mieux leur rentrée pour qu’ils débutent en confiance, encore plus motivés et déjà avec un employeur.

 

* certificat d’aptitude professionnelle

** Centre de formation d’apprentis

Le dispositif "Passerelle vers le monde professionnel"

Mis en œuvre depuis 2016 par les services de milieu ouvert et la mission locale de Paris, il favorise une prise en charge individualisée des jeunes sous main de justice conduisant vers une formation qualifiante ou un emploi. Un référent mission locale est repéré et travaille en étroite collaboration avec l’éducateur référent.

Sur trois semaines consécutives, le dispositif s’organise en trois étapes :

  • Le repérage : les éducateurs de la PJJ orientent les jeunes, âgés de plus de 16 ans et non éligibles à d’autres dispositifs, ayant un besoin spécifique d’accompagnement vers l’insertion.
  • La constitution d’un groupe mêlant des jeunes suivis dans les services de milieu ouvert du nord et du sud parisien. Durant trois semaines, le groupe bénéficiera d’ateliers portant sur la rédaction de CV, la citoyenneté, la connaissance des institutions ou encore la lutte contre les discriminations.
  • La réalisation de stages en entreprise