Typologie de contenus: Actualité
Virginie Brackez, surveillante pénitentiaire et arbitre : "Depuis ma sélection, je vis les Jeux tous les jours !"
Publié le 01 août 2024
Virginie Brackez est surveillante pénitentiaire. Joueuse de kayak polo au plus niveau, elle a disputé sept championnats d'Europe, cinq championnats du monde et trois World Games. Elle est arbitre internationale depuis 2014 et a été sélectionnée pour participer aux Jeux de Paris 2024 en tant que juge pour la course en ligne de canoë kayak.
Quelle place occupe le sport pour vous au quotidien ?
Je suis sportive de haut niveau depuis l’âge de 16 ans. J’ai toujours allié le sport et les études puis le sport et le travail. Après le concours de surveillante pénitentiaire et mon cursus à l’ENAP, j’ai été rattachée au plus près de mon lieu d’entraînement, au centre pénitentiaire de Lille Annœullin.
En 2014, je suis devenue arbitre internationale. Là encore, en fonction de mon calendrier sportif, je bénéficie de décharges pour pouvoir participer aux compétitions. Je suis arbitre aux championnats d'Europe et du monde depuis dix ans. Je suis la première femme à avoir arbitré une finale masculine du championnat d'Europe et du championnat du monde de kayak polo, ainsi que lors des Jeux mondiaux de 2023 où seuls huit arbitres étaient sélectionnés au niveau mondial.
J’ai la chance d’avoir toujours été soutenue dans ma carrière sportive par la direction de l’établissement dans lequel je travaille et mes collègues.
Quelles sont les qualités nécessaires pour arbitrer des épreuves olympiques et paralympiques ?
Arbitrer nécessite trois qualités : l’impartialité, la rigueur et le respect des règles. Mais il faut aussi travailler son mental. Il n’y a que deux arbitres sur le terrain. Nous dirigeons le match, nous n’avons pas le droit à l’erreur. Pour cela, il faut être concentré, serein et déterminé. Et toujours se fixer des objectifs pour évoluer et ne pas rester sur ses acquis.
En quoi consiste cette préparation mentale ?
Il est important de récupérer entre chaque match, de faire des exercices de respiration, des étirements. Je fais aussi des retours négatifs et positifs, pour voir sur quels points je dois travailler : l’arbitrage implique toujours une remise en cause.
Comment avez-vous été sélectionnée pour arbitrer les épreuves des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 ?
Pour arbitrer les Jeux olympiques et paralympiques, on ne candidate pas. Nous sommes sélectionnés parmi tous les arbitres officiels, en fonction notamment de notre niveau d’intégration au sein de la fédération et de notre capacité à parler anglais.
Que vous inspire la tenue des Jeux en France ? Cela représente-t-il quelque chose de particulier pour vous ?
Les Jeux olympiques et paralympiques sont la plus grande compétition au monde, c’est un rêve ! Ma discipline, le kayak polo, n’est pas une discipline olympique. En tant qu’athlète ou juge, je ne pouvais pas prétendre aller aux Jeux de Paris 2024. Je pensais y assister en tant que supportrice. On m’a proposé d’arbitrer une autre discipline, la course en ligne de canoë kayak, à laquelle j’avais été formée pour la Coupe du monde 2023. Depuis ma sélection officielle en décembre, je vis pleinement les Jeux tous les jours : cela n’arrive qu’une fois dans une vie !