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Journées du patrimoine 2024 : quatre choses que vous ne saviez (peut-être) pas sur la justice en France

Publié le 10 septembre 2024 - Mis à jour le 14 septembre 2024

À l’occasion des Journées européennes du patrimoine, du 21 au 22 septembre 2024, le ministère de la Justice vous ouvre ses portes partout sur le territoire. Un événement culturel incontournable qui est aussi l’occasion d’en apprendre plus sur l’histoire et le fonctionnement de la justice en France.

Visuel des Journées européennes du patrimoine 2024

Temps de lecture :

5 minutes

Les Journées européennes du patrimoine (JEP) reviennent les 21 et 22 septembre 2024 pour une 41e édition. Au cours de ce week-end, le ministère de la Justice vous offre l’opportunité de visiter certains de ses sites exceptionnellement ouverts au public.

Que vous soyez à Paris ou en région, venez découvrir les bâtiments et les collections et comprendre comment l’histoire et l’évolution de la justice a contribué à les façonner. Vous pourrez aussi en savoir plus sur les missions, l’organisation et les métiers du ministère de la Justice.

En guise d’avant-goût de l’événement, voici quatre choses que vous ignoriez peut-être sur le patrimoine de la justice et son histoire.

L’hôtel de Bourvallais, siège du ministère de la Justice depuis plus de 300 ans

Situé place Vendôme, au cœur de Paris, l’hôtel de Bourvallais a été édifié en 1699 sur un terrain acquis par Louis XIV à la famille de Vendôme.

Le bâtiment doit son nom à l’un de ses propriétaires, le financier Paul Poisson de Bourvallais, arrêté et embastillé pour détournement de fonds en 1715. Il sera libéré après la saisie de ses propriétés.

Revenu dans le domaine de l’État, l’hôtel est attribué à partir de 1718 aux chanceliers de France (grand officier nommé par le roi et chargé de l'administration de la justice du royaume). Cela n’a ensuite pas changé avec la création du ministère de la Justice au moment de la Révolution.

Visitez l'hôtel de Bourvallais

Situé 13, place Vendôme à Paris, l’hôtel de Bourvallais sera ouvert le samedi 21 et dimanche 22 septembre de 9h à 18h sans interruption (dernières entrées à 17h30). Les visites sont libres et sans réservation préalable.

Le parcours de visite vous permettra de découvrir les différentes pièces du rez-de-chaussée et le premier étage notamment le bureau du ministre ainsi que deux salons rénovés en 2023-2024.

Un stand dédié vous permettra d’en savoir plus sur les missions et métiers de la justice et du droit : venez échanger avec les professionnels sur leurs parcours, les évolutions de carrière et les formations !

Vous n’êtes pas à Paris ou vous ne pouvez pas venir sur place ? Découvrez la visite virtuelle du site.

Pourquoi le ministre de la Justice porte aussi le titre de garde des Sceaux ?

Les sceaux sont des marques distinctives et des signes d'autorité qui étaient employés pendant des siècles par les particuliers et les instances du pouvoir civil ou religieux. Sous la monarchie française, le garde des Sceaux était donc l’officier chargé de la conservation des sceaux royaux et de leur apposition sur les documents officiels, permettant leur authentification.

Cet usage n'a pas disparu avec la République. De nos jours, le ministre de la Justice conserve toujours dans son bureau la grande presse (classée au titre des monuments historiques) qui sert à établir le Sceau de France, sceau officiel de la République.

Bien qu’il n’ait plus qu’un rôle symbolique, ce sceau peut encore être apposé sur les grands textes de loi, notamment en cas de modification de la Constitution. Cela a été le cas récemment pour la loi du 8 mars 2024 qui garantit la liberté des femmes de recourir à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) et qui a été scellée lors d’une cérémonie publique et solennelle.

Découvrez l'exposition « Sceaux, l’empreinte de l’État »

Pour en savoir plus sur l’histoire des sceaux, leur symbolique et leur usage de l’Ancien régime à nos jours, l’exposition « Sceaux, l’empreinte de l’État » sera présentée pendant le week-end des JEP au siège du ministère à l’hôtel Bourvallais à Paris.

La justice, c’est non seulement des métiers mais aussi des écoles !

Le ministère de la Justice, c’est plus de 90 000 agents sur tout le territoire et de nombreux métiers parmi lesquels ceux qui sont spécifiques de la justice : magistrats, greffiers et fonctionnaires des services judiciaires, personnels pénitentiaires, éducateurs et intervenants du monde de la protection judiciaire de la jeunesse…

Pour les former, le ministère compte quatre écoles avec un accès sur concours : l’École nationale de la magistrature localisée à Bordeaux (ENM), l’École nationale des greffes à Dijon (ENG), l’École nationale d’administration pénitentiaire (ENAP) à Agen et l’École nationale de protection judiciaire de la jeunesse (ENPJJ) à Roubaix.

Visitez les écoles de la Justice

Durant le week-end des JEP, l’ENPJJ vous accueillera dans ses locaux de Roubaix (59) où elle est implantée depuis 2008. Deux visites d’une heure sont prévues le samedi et le dimanche pour découvrir le bâtiment, les métiers et l’histoire des méthodes éducatives (inscription obligatoire).

À Agen (47), l'ENAP vous ouvre également ses portes : venez découvrir les métiers de l'administration pénitentiaire et comment l'école participe à la conservation et à la valorisation du patrimoine et de l'histoire pénitentiaire (inscription obligatoire).

Les palais de justice : du plein air aux édifices les plus modernes !

Des tilleuls, des ormes, des chênes, des épicéas et des frênes… : au début du Moyen Âge, la justice est le plus souvent rendue en plein air sous un arbre. À partir du XIIe siècle, la magistrature se développe et se sédentarise dans des maisons de justice ou auditoires de justice.

Puis dans la continuité de la Révolution française, un programme de construction est lancé avec 29 cours d’appel et 500 tribunaux de première instance de style néo-classique. Avec leur entrée surélevée et leur péristyle à colonnes surmonté d’un fronton triangulaire, l’architecture de ces palais de justice évoque un temple grec et symbolise un pouvoir judiciaire imposant et répressif.

La perspective change à partir des années 1970 avec la construction de cités judiciaires qui se veulent plus proches des citoyens. Depuis les années 1990, certains des bâtiments sont conçus par les plus grands noms de l’architecture. L’objectif ? Continuer de symboliser le pouvoir judiciaire garant de l’État de droit tout en délivrant un message de proximité et d’ouverture sur la société.

Visitez un palais de justice

À l’occasion des JEP, plus d’une cinquantaine de cours d’appel et de tribunaux ouvriront leurs portes partout en France. À travers des visites guidées, l’architecture et la place des palais de justice au cœur des villes seront à l’honneur. Salle d’audience, salle des pas perdus, prétoire : venez vous familiariser avec ces lieux solennels où la justice est rendue au quotidien.

Échanges avec les professionnels, expositions, conférences, jeux, projections ou encore procès fictifs… : de nombreuses activités sont proposées dont certaines destinées à un jeune public.

Autre site à découvrir : la maison d’arrêt de Dijon en Côte-d’Or (21) édifiée par l’architecte Jean-Philippe Suisse, entre 1852 et 1860. Cette visite est aussi l’occasion d’évoquer le 80e anniversaire de la libération de la ville, le 11 septembre 1944. En effet, des affrontements ont éclaté les jours précédents devant la prison (les impacts de balles sont encore visibles aujourd’hui sur la façade du bâtiment). Ces combats ont contribué à accélérer le départ des forces allemandes, permettant aux Alliés de prendre le contrôle de la ville.

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