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8 mars : portraits

Publié le 08 mars 2018

Dorothée Dorléacq, Conseillère Pénitentiaire d’Insertion et de Probation

Dorothée Dorléacq - Crédits: MJ/DR

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3 minutes

Après des études de Droit, Dorothée Dorléacq est entrée dans l’Administration Pénitentiaire en octobre 2005 en obtenant le concours de Conseiller Pénitentiaire d’Insertion et de Probation (CPIP).

Formée pendant deux ans à l’Ecole Nationale de l’Administration Pénitentiaire (ENAP), elle a tout d’abord travaillé 3 ans au Service Pénitentiaire d’Insertion et de Probation (SPIP) de Seine-Saint-Denis, antenne de la maison d’arrêt de Villepinte.

Depuis septembre 2010, elle exerce au sein du SPIP du Val de Marne, antenne du Quartier pour Peines Aménagées (QPA) de Villejuif. Elle a notamment en charge des personnes en placement extérieur, des semi-libres mais également des personnes placées sous surveillance électronique ou encore en libération conditionnelle.

Pouvez-vous nous expliquer votre métier ?

Le SPIP a pour vocation d’assurer le contrôle et le suivi des personnes placées sous main de justice, qu’elles soient en milieu ouvert ou en milieu fermé. Il a pour missions de prévenir la récidive et de favoriser la réinsertion. Il concourt à l’individualisation des peines privatives de liberté.

Au sein du QPA de Villejuif, j’assure principalement le suivi de personnes condamnées pour lesquelles un aménagement de peine a été prononcé. Je rencontre régulièrement ces dernières afin de faire le point sur leur situation (personnelle, administrative, professionnelle, de santé…). Je veille également au respect des obligations imposées par le juge de l’application des peines.

La personne suivie effectue elle-même ses démarches à l’extérieur.

Le CPIP peut l'orienter notamment pour remettre à jour ses droits, obtenir certaines aides si besoin et/ou l’encourager dans ses premières démarches professionnelles ou de soins par exemple. Pour cela, nous travaillons en collaboration avec les partenaires extérieurs.

Il est important que la personne puisse faire part des difficultés rencontrées à l’extérieur afin que nous puissions l’accompagner au mieux. En ce sens, nous devons faire preuve d’écoute et d’empathie.

 

Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans votre métier ?

Je suis très attachée à la partie « réinsertion» de notre métier. Je reste persuadée que la lutte contre la récidive passe principalement par l’accompagnement que nous apportons à la personne condamnée.

Outre le respect des obligations, il est important d’analyser et de prendre en compte la situation globale de cette dernière : entourage familial et amical, santé, hébergement, environnement professionnel... autant de facteurs qui déterminent l’insertion ou la réinsertion de la personne placée sous main de justice.

En fonction de cette analyse, le CPIP pourra fournir des « outils »  dont la personne pourra se saisir afin de répondre à sa ou ses problématiques.

Pensez-vous être avantagée/désavantagée dans votre métier en tant que femme ? Ou pas du tout ? 

A mon sens, il n’y a pas de différence dans l’exercice de cette fonction selon que l’on soit une femme ou un homme. Cependant, cette fonction est exercée par une majorité de femmes. Cela est probablement lié à son caractère de travail social et au fait que l’on associe encore aujourd’hui aux femmes des qualités nécessaires à nos missions (écoute, patience…).

Est-ce important une journée des droits des femmes ?

Cette journée est l’occasion de faire un bilan de la situation des femmes dans notre pays. Elle permet à ces dernières de faire entendre leurs revendications en vue d’atteindre l’égalité femmes-hommes.

Malgré de nombreuses lois et des décennies de combats, cette égalité n’est malheureusement pas encore acquise et ce, même dans la fonction publique. Par exemple, aujourd’hui encore, à qualifications égales, les inégalités salariales persistent entre les métiers à prédominance féminine et masculine.