Typologie de contenus: Actualité

Paris-Mantes à la marche

Publié le 02 mars 2020

Rencontre avec un ado confié à la justice des mineurs qui a relevé le défi

Temps de lecture :

3 minutes

Dans la nuit du 25 au 26 janvier 2020, Johann, un jeune confié à la justice des mineurs d'Aubergenville (78) a participé à la 85e édition de "Paris-Mantes à la marche" aux côtés de la protection civile des Yvelines. Un défi solidaire et sportif réalisé pour deux associations.

Accompagné de son éducateur et de 22 bénévoles de la protection civile, Johann, pris en charge par la justice des mineurs d'Aubergenville (78), a parcouru 54 kilomètres au départ du château de Versailles dans la nuit du 25 au 26 janvier 2020.

Chaque kilomètre parcouru a permis de reverser des fonds à deux associations : Imagine for Margo (une association fondée pour soutenir une petite fille atteinte d'un cancer) et l'Œuvre des Pupilles Orphelins Sapeurs-Pompiers.

À l’occasion de la journée mondiale de la protection civile, le 1er mars 2020, un chèque leur sera remis en présence du jeune marcheur et de tous les bénévoles.

Quelques jours après avoir relevé ce défi, Johann est revenu sur cette expérience. La marche lui a laissé des traces physiques passagères, mais l’engagement solidaire et le dépassement de soi l’ont marqué plus profondément.

Johann, comment as-tu vécu cette marche de 54 km ?

"C’est une expérience que je ne pourrai pas oublier. C’était difficile, mais c’était une belle aventure."

Qu’as-tu trouvé difficile ?

"Quand j’étais sur le plateau des Alluets-le-Roi. J’étais sur une route nationale, en pleine nuit. Je n’en voyais pas la fin. Il n’y avait pas de lumière et seulement des champs autour de moi. Cela devenait vraiment difficile de marcher sur le bitume. J’étais à bout de force, à moitié en train de dormir et je me suis demandé "pourquoi je marche ?".

Quand je suis rentré pour me reposer et dormir au foyer, je me suis dit que j’étais fou d’avoir marché dans la nuit de Versailles à Mantes. Quelques jours plus tard, je me suis dit que j’allais le refaire en étant plus entraîné."

Qu’est-ce qui t’a fait tenir ?

"La cause : marcher pour récolter des fonds pour la petite fille atteinte d’un cancer et les orphelins des sapeurs-pompiers. Au début, je ne voulais pas vraiment y aller et après la marche, j'étais comme un canard boiteux ! Aujourd'hui, je suis fier d’avoir marché pour aider des enfants. J’ai parlé de cette expérience avec mes parents. Ils étaient un peu choqués car je ne suis pas trop un grand sportif ! Mais ils étaient fiers et heureux eux aussi."

Comment te sentais-tu lorsque tu marchais avec les bénévoles de la protection civile ?

"Marcher avec des "bons", c’est un moment inoubliable. Derrière leurs uniformes, il y a des personnes investies. Ils sont gentils. Quand on est dans les derniers, ils nous attendent dans le froid avec un petit café, des bonbons et cela fait plaisir. J’ai pu parler avec tous et notamment avec le formateur qui m’a initié au PSC1 [formation aux gestes de premiers secours] à Poissy."

Que vas-tu retenir de cette expérience ?

"Malgré les difficultés, j’ai continué de marcher. Dans la forêt de Marly-le-Roi, c’était magique. Il y avait beaucoup de gens. Quand je me retournais, je ne voyais que des lampes frontales derrière moi. J'étais impressionné. Cela m’a fait également plaisir de voir mon éducateur en dehors du foyer. C’était une autre ambiance. On a parlé de moi, de tout et n’importe quoi. On en avait du temps."

As-tu une anecdote à raconter ?

"Quand j’étais dans la forêt, j’ai perdu ma lampe torche. Je me suis dit : "Putain, j’ai plus de lampe torche". Une personne qui marchait derrière moi l’a retrouvée et me l’a rendue. J’étais sauvé."