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Les archives du procès Barbie sont ouvertes au public
Publié le 05 juillet 2017
Trente ans après la condamnation du chef de la Gestapo de la région lyonnaise pour crimes contre l'Humanité
Nicole Belloubet, garde des Sceaux, ministre de la Justice, et Françoise Nyssen, ministre de la Culture, ont annoncé le 3 juillet 2017 l'ouverture à la recherche des archives relatives au procès de Klaus Barbie, rendue possible par un arrêté dit de « dérogation générale » signé le 30 juin dernier.
En vertu de l’article L213-3 du code du patrimoine, cet arrêté de « dérogation générale » (dit aussi «d'ouverture anticipée») lève désormais le délai de communicabilité de 75 ans prévu à l’article L213-2, qui empêche normalement tout libre accès aux documents relatifs aux affaires portées devant les juridictions. Toute personne souhaitant consulter ce fonds pourra désormais le faire sans autre formalité que l’inscription dans les services qui les détiennent, c'est-à-dire les Archives du département du Rhône, de la métropole de Lyon et les Archives nationales. Les documents ainsi ouverts à la recherche se composent du dossier d’instruction de la Cour d’assises du Rhône et des retranscriptions dactylographiques et sténotypies des audiences du procès. Dans un souci de protection de certains acteurs extérieurs et particuliers de l'époque du procès, des pièces restent cependant soumises aux délais de droit commun.
Donner à comprendre à un large public
L'ouverture de ces archives facilitera le travail déjà nourri des historiens sur cet événement emblématique de la traque des nazis, et permettra d’en exploiter les matériaux les plus remarquables pour donner à comprendre à un large public le combat pour la vérité symbolisé par ce procès. Comme le rappelle Hervé Lemoine, directeur chargé des Archives de France, « cet arrêté de dérogation générale est un nouveau geste pour l'histoire, dans la lignée de ceux qui ont permis depuis plusieurs décennies l’ouverture des archives de la Seconde Guerre mondiale, en particulier l’arrêté du 24 décembre 2015 rendant librement consultables les archives des juridictions d’exception du régime de Vichy et de l’immédiat après-guerre. »
Un procès pour l'Histoire
Chef de la section IV et troisième officier, par ordre d'importance, de la Gestapo de la région lyonnaise en 1942 et 1943, celui que l'on surnommait « le boucher de Lyon » est extradé de Bolivie en France en 1983, au terme de 40 ans de fuite, puis jugé par la cour d'assises du Rhône en 1987. Reconnu coupable de dix-sept crimes contre l'Humanité, dont la rafle de 86 juifs en février 1943, celle de 44 enfants juifs et de sept encadrants dans la “colonie” d’Izieu en avril 1944 et l’organisation d’un convoi de Lyon à Auschwitz le 11 août 1944, Klaus Barbie est condamné le 3 juillet 1987 à la réclusion criminelle à perpétuité. Il meurt en prison à Lyon, le 25 septembre 1991, à près de 78 ans.
Le procès Barbie a fait l'objet d'un enregistrement vidéo dans le cadre de la loi n°85-699 du 11 juillet 1985 (aujourd'hui codifiée aux articles L.221-1 à L.222-3 du code du patrimoine) qui institue la possibilité de filmer les procès. Celui-ci est librement accessible au public, notamment par une édition en coffret DVD restituant les 37 jours d'audience dans leur ordre chronologique initial, sans ajout de commentaire. L’arrêté du 30 juin 2017 rend librement accessible en complément l’ensemble du dossier d’instruction du procès.
Quelques séquences enregistrées du procès et extraits de journaux d'actualité sont accessibles sur le site de l'Institut national de l'audiovisuel (Ina) :
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L'ouverture du procès (Antenne 2 midi - 11 mai 1987) (21 minutes)
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Condamnation à perpétuité (20 heures d'Antenne 2 - 4 juillet 1987) (2 minutes)