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Remise du Prix 2024 des droits de l’homme de la République française

Publié le 11 décembre 2024

À l’occasion de la Journée internationale des droits de l’homme du 10 décembre, le ministère de la Justice a accueilli la cérémonie annuelle de remise du Prix des droits de l’homme de la République française. Ce prix est une reconnaissance du rôle fondamental que joue la société civile dans la promotion et la protection des droits de l’homme.

Remise du Prix 2024 des droits de l’homme de la République française

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Créé en 1988, le Prix des droits de l’homme de la République française a pour vocation de récompenser des actions individuelles de terrain, sans considération de nationalité ou de frontières, menées en France ou à l’étranger en faveur des droits de l’homme. « Alors que nous nous apprêtons à célébrer le 75e anniversaire des Conventions de Genève, la France promeut et continuera à promouvoir dans toutes les enceintes internationales la nécessité absolue de faire respecter le droit international humanitaire, partout et en toutes circonstances », a indiqué Didier Migaud, garde des Sceaux, ministre démissionnaire de la Justice.

Le thème retenu cette année était la protection des droits des personnes civiles dans les situations de conflits armés. Didier Migaud, aux côtés de Jean-Marie Burguburu, président de la Commission nationale consultative des droits de l’homme, a remis le prix 2024 à cinq lauréats venus de Syrie, du Cameroun, de Colombie, de Haïti et d’Ouzbékistan. Quatre mentions spéciales ont par ailleurs été décernées à des candidats français. « Le combat pour les droits de l’homme est porté, partout dans le monde, par des hommes et des femmes de la société civile, qui confrontés à la violence et l’injustice, se sont engagés à faire prévaloir la liberté et la dignité humaine, souvent au péril de leur vie », a souligné le ministre.

Les lauréats 2024

  • Ludirlena Pérez Carvajal – Colombie

Ludirlena Pérez Carvajal est une militante colombienne des droits des femmes, survivante de violences sexuelles de la part des FARC. Dans le cadre de l’association qu’elle a co-fondée, Asociación de Mujeres Victimas del Conflicto Gestionando Paz, elle propose le projet « Mi vida mi gestion » qui vise à accompagner des survivantes de violences sexuelles commises dans le cadre du conflit armé, pour leur permettre notamment d’être des actrices à part entière du processus de justice et de paix.

  • La Société des droits de l’homme Ezgulik – Ouzbékistan

La société des droits de l’homme Ezgulik, fondée en 2002, est la seule organisation indépendante dédiée aux droits de l’homme enregistrée en Ouzbékistan. Le projet récompensé permettra de sensibiliser les populations civiles en Ouzbékistan sur l’enrôlement de force dans l’armée russe des travailleurs et prisonniers ouzbeks vivant en Russie.

  • Mandela Center International – Cameroun

Cette ONG, située au Cameroun, est récompensée pour son projet qui vise à contribuer à la documentation des violations graves des droits de l’homme et à faciliter l’accès à la justice pour les victimes dans les zones de conflit au Nord-Ouest et au Sud-Ouest du Cameroun mais aussi en République Centrafricaine.

  • L’Organisation des Citoyens pour une Nouvelle Haïti (OCNH) – Haïti

L’OCNH prévoit de créer, dans la périphérie de Port-au-Prince, un centre d’accueil pour l’hébergement temporaire des personnes déplacées internes (accompagnement psychosocial, soins médicaux, assistance financière pour aider à la relocalisation à long terme). Une attention particulière sera accordée aux victimes de violences sexuelles.

  • « César » (pseudonyme) – Syrie

César était un photographe pour la police du régime syrien. Choqué par les atrocités qu’il voyait, César quitte l’armée et fuit la Syrie en 2013, emportant avec lui des milliers de clichés de cadavres de personnes torturées, qui constituent désormais le « dossier César ». Il a notamment témoigné devant le Congrès américain, la Chambre des communes du Royaume-Uni et le Parlement européen pour que les atrocités commises par le régime syrien soient connues, documentées, et que les auteurs soient poursuivis.

Les quatre mentions spéciales ont été attribuées à :

  • Céline Bardet, juriste et enquêtrice criminelle internationale, qui a fondé l’ONG We Are NOT Weapons of War, qui lutte contre les violences sexuelles comme armes de guerre ;
  • Armenia Peace Initiative, qui forme les populations civiles aux premiers secours, notamment sur les personnes blessées dans le cadre de conflits ;
  • SOS Méditerranée, organisation humanitaire de sauvetage en mer qui a pour but de répondre à la tragédie des naufrages qui se multiplient en Méditerranée ;
  • Avocats sans frontières France, en partenariat avec Sema Ukraine, qui entend lutter contre l’impunité, notamment s’agissant des violences sexuelles et sexistes subies par les femmes ukrainiennes dans le cadre du conflit avec la Russie.

« Dans ce monde où, parfois, les repères vacillent, vous tracez des chemins d’espérance pour l’humanité, celle d’aujourd’hui et celle de demain. Considérez les distinctions qui vous sont remises comme le témoignage de notre respect, de notre soutien et de notre reconnaissance », a conclu Didier Migaud.