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Prix Goncourt des détenus 2024 : le jury couronne Sandrine Collette pour son roman "Madelaine avant l’aube"
Publié le 17 décembre 2024
À l’issue des délibérations nationales, un jury de personnes détenues a décerné le troisième Prix Goncourt des détenus à Sandrine Collette pour son roman Madelaine avant l’aube, paru aux éditions Lattès. Didier Migaud, garde des Sceaux, ministre démissionnaire de la Justice, ainsi que Rachida Dati, ministre démissionnaire de la Culture, félicitent chaleureusement la lauréate, les membres du jury et les personnels qui se sont investis dans ce projet.
Le Prix Goncourt des détenus s’est conclu ce jour avec les délibérations nationales qui réunissaient à huis clos les jurés représentant les dix directions interrégionales de l’administration pénitentiaire – dix personnes détenues choisies par leurs pairs – au Centre national du livre ou par visioconférence, pour s’accorder sur le choix d’un ouvrage puis échanger avec les académiciens et les auteurs présents. Après une heure et demie d’échanges, les membres du jury ont choisi de récompenser Sandrine Collette pour Madelaine avant l’aube, paru aux éditions Lattès.
Cette ultime séquence est l’aboutissement d’un projet porté sur tout le territoire national par l’administration pénitentiaire et le Centre national du Livre, sous le haut patronage de l’Académie Goncourt.
Depuis son lancement le 5 septembre dernier au centre pénitentiaire de Laon (Aisne), le Prix Goncourt des détenus édition 2024 a rencontré un grand succès auprès des personnes détenues, qui se sont engagées avec conviction dans le rôle de juré. En effet près de 600 détenus, au sein de 45 établissements pénitentiaires, se sont réunis chaque semaine pendant trois mois afin d’échanger sur la lecture des 16 ouvrages de la sélection 2024 du Prix Goncourt. Au fil des semaines, les détenus jurés ont développé leur intérêt pour la lecture et leur sens critique. Ils ont également travaillé sur la prise de parole en public et la réflexion collective basée sur l’écoute. La réussite du projet repose aussi dans la mobilisation des dizaines de coordonnateurs culturels, conseillers pénitentiaires d’insertion et de probation, enseignants ou partenaires extérieurs (librairies, bibliothèques, associations, etc.) pour accompagner les jurés et animer les ateliers.
Autre temps fort de ce prix littéraire : les rencontres organisées avec les auteurs en lice au sein des établissements, ou par visioconférence. Elles ont été fortement appréciées des personnes détenues et des auteurs eux-mêmes, marqués par la grande qualité des échanges et l’investissement des jurés. Cette étape essentielle du projet s’inscrit dans la volonté constante de l’administration pénitentiaire de garder un lien avec l’extérieur pour favoriser la réinsertion des personnes détenues.
Ces échanges avec les auteurs ont permis de nourrir les réflexions des jurés et de les aider dans le choix des trois ouvrages retenus par chaque établissement, sélection ensuite défendue par les détenus représentants de chaque établissement de la région lors des délibérations interrégionales.
Le Prix Goncourt des détenus a été lancé en 2022 par l’administration pénitentiaire et le Centre national du livre, sous le haut patronage de l’Académie Goncourt. Pour l’édition 2023, les jurés avaient désigné Moktar Amoudi pour son roman Les conditions idéales aux éditions Gallimard et la première édition en 2022 avait récompensé Sarah Jollien-Fardel pour son ouvrage Sa préférée chez Sabine Wespieser éditeur.
La culture pour favoriser la réinsertion
Le Prix Goncourt des détenus répond à l’engagement des ministères de la Justice et de la Culture de développer la pratique culturelle au sein des établissements pénitentiaires et de favoriser la lecture comme vecteur d’inclusion sociale et de réinsertion sociale et professionnelle. Lire, écrire, dialoguer avec les auteurs : le livre en prison peut contribuer à préparer le parcours de réinsertion des détenus, favoriser le dialogue et la confiance, comme l’ouverture des imaginaires.
L’organisation du Prix Goncourt des détenus s’inscrit dans le cadre du 4ème protocole conclu entre le ministère de la Justice et le ministère de la Culture en 2022 : depuis 1986, date de la signature du premier protocole, les deux ministères œuvrent conjointement à renforcer l’accès de la population pénale aux différentes formes de pratiques culturelles.
Aux côtés de la formation, de l’éducation, des actions citoyennes ou encore de la pratique sportive, l’accès à la culture est un levier majeur du dispositif mis en œuvre par le ministère de la Justice pour lutter contre la récidive.