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Défilé du 14-Juillet : les coulisses de l'entraînement de l’administration pénitentiaire

Publié le 05 juillet 2024 - Mis à jour le 08 juillet 2024

Des agents de l’administration pénitentiaire participeront une nouvelle fois aux côtés des forces armées au défilé du 14-Juillet. À travers leurs témoignages, découvrez les coulisses de la préparation de l’événement.

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Depuis 2016, l’administration pénitentiaire est associée au défilé militaire du 14-Juillet en tant que troisième force de sécurité intérieure du pays.

En 2024, 52 agents défileront pendant la cérémonie délocalisée sur l’avenue Foch (Paris XVIe) en raison des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. Sélectionnés par la « mission 14-Juillet » de l’École nationale de l’administration pénitentiaire (ENAP) parmi 121 dossiers de candidatures reçus, ces agents représentent la diversité des métiers et des parcours de carrière dans l’administration pénitentiaire.

Ce rendez-vous met ainsi en lumière l’importance des missions de l’administration pénitentiaire et l’engagement des 44000 personnels qui assurent la sécurité des Français au quotidien.

Une préparation intense

Pour cette édition 2024, le défi est d’autant plus grand en raison de la configuration exceptionnelle du défilé militaire qui se déroulera avenue Foch, dont la topographie est très différente de celle des Champs-Élysées. C’est un nouveau tracé qu’il faut apprendre et maîtriser dans un laps de temps très court.

Pour mettre les défilants dans les meilleures conditions de préparation, l’ENAP organise trois semaines de formation au cours desquelles ils apprennent à marcher au pas, à être synchronisés pour faire corps.

"C’est vraiment un travail sur soi et un travail de groupe."

Pour Jean Salomé, capitaine, défiler cette année revêt une symbolique particulière alors qu’il entame ses dernières semaines au sein de l’administration pénitentiaire avant de partir à la retraite.

« L’entraînement, on pense que c’est simple au début, mais il faut pouvoir se coordonner avec l’ensemble des collègues, marcher en cadence et coordonner le mouvement de pas. C’est vraiment un travail sur soi et un travail de groupe mais on va s’y atteler jusqu’à la veille du défilé. »

Jean Salomé, capitaine

Vanina Caster est surveillante pénitentiaire au quartier des mineurs du centre pénitentiaire de Saint-Denis-de-la-Réunion depuis son ouverture en 2008. Elle a travaillé avant à la maison d’arrêt des femmes de Fresnes.

« Je suis arrivée très motivée : j’avais très hâte de commencer. Mais je n’aurais jamais pensé avoir autant mal aux pieds ! Il faut dire qu’on marche au moins 15 kilomètres par jour. Les instructeurs sont super avec nous. Et j’ai l’avantage d’avoir été gendarme adjoint dans ma jeunesse et de savoir marcher en ordre serré. »

Vanina Caster, surveillante pénitentiaire

La formation est exigeante et intense. C’est également un exercice pour lequel la cohésion de groupe et la solidarité sont essentielles.

"On est tous très fiers de ce que l’on fait."

Rachel Akera est brigadier et a rejoint l’administration pénitentiaire en 1999. Tout au long de sa carrière, elle a occupé plusieurs postes dans différents établissements : agent d’accueil, secrétariat, greffe.

« Pour cette préparation, les horaires sont très matinaux… De plus, nous n'avons pas l’habitude d’être managés de façon militaire. Mais alors que je pensais avoir plus de mal, cela se passe finalement bien et nous arrivons assez vite à suivre le rythme ! Je me retrouve bien dans ce groupe car malgré les préjugés sur nos métiers, on tous très fiers de ce que l’on fait. »

Rachel Akera, brigadier

Laurie-Anne Dieumegard est surveillante au centre pénitentiaire de Bois-d’Arcy. Inspirée par le slogan de l’époque « Quelle société peut se passer de vous », elle a passé le concours de surveillant en 2011.

« Le plus compliqué dans la préparation, c’est l'intensité des entraînements. Il faut toujours être à un niveau élevé et redoubler d'effort. Il est important de ne jamais rien lâcher. »

Laurie-Anne Dieumegard, surveillante pénitentiaire

"Les jours avancent et on voit que le groupe est de plus en plus soudé."

C’est après cinq ans dans l’armée que le capitaine Bruno Fuster a intégré l’administration pénitentiaire en 2004. Après avoir travaillé dans différents établissements partout en France, il est actuellement chef de bâtiment au centre de détention de Neuvic.

« C'est difficile, il y a une exigence dans la gestion de la fatigue et de la concentration. Mais ce qu'il en ressort, c'est de la cohésion : les jours avancent et on voit que le groupe est de plus en plus soudé. J'ai l'impression que tout le monde se sent bien et je crois que cela va aller de mieux en mieux parce qu'on est tous ensemble. »

Bruno Fuster

Après deux semaines de formation sur le campus de l’école à Agen, c’est au camp militaire de Satory que les répétitions du défilé se déroulent. À l’issue de cette formation, seuls 49 agents défileront le jour J tandis que les autres seront suppléants.

Le dernier défilé pour Stéphane Raberin

Le peloton pourra compter sur l’expérience de son chef de corps Stéphane Raberin, chef du protocole et chef du département sécurité de l’ENAP. Il est également le chef de la mission « défilé du 14-Juillet » depuis sa création en 2016. Ce défilé sera son dernier.

« À travers le défilé des agents de l’administration pénitentiaire, c’est le ministère de la Justice qui est représenté. »

Stéphane Raberin, chef de corps

Fierté et émotion pour les agents sélectionnés

Le peloton est majoritairement composé de femmes et d’hommes d’expérience pour qui défiler est l’aboutissement d’un engagement au service de la société et la reconnaissance de leur métier.

"Défiler en tenue de cérémonie participe à la fierté."

Dimitri est un ancien militaire de l’armée de l’air et gendarme. Il passe le concours de surveillant pénitentiaire avec l’objectif d’intégrer les équipes régionales d’intervention et de sécurité (ERIS). Il est aujourd’hui chef de section drone et moniteur de franchissement opérationnel.

« C’est un honneur de pouvoir défiler sur ce dispositif inédit sur l’avenue Foch, de porter haut les couleurs de l’administration pénitentiaire et de représenter nos métiers. Défiler en tenue de cérémonie participe à la fierté. »

Dimitri, chef de section drone et moniteur de franchissement opérationnel

Franck Allione a rejoint l’administration pénitentiaire 1999 en tant que surveillant. En 20 ans de carrière, il a gravi les échelons pour aujourd’hui être capitaine. Il occupe le poste d’adjoint au chef de détention au centre pénitentiaire de Riom.

« Je ressens de la fierté d’avoir été sélectionné. C’est un moment de cohésion de groupe, une aventure humaine. Et puis il y a le contexte si particulier suite au décès de trois agents de l’administration pénitentiaire [un dans l’accident de février 2024 à Lille et deux suite à l’attaque au péage d’Incarville en mai 2024]. J’aurai une pensée pour eux le jour du défilé. »

Franck Allione, surveillant pénitentiaire

C’est avec une fierté mêlée d’émotions fortes que les sélectionnés abordent la préparation et les entraînements.

"Je suis fière de représenter mes collègues qui se donnent sans relâche pour servir notre Nation."

Véra Lucia Dellac Dos Santos occupe la fonction de formatrice. Originaire du Brésil, elle devient surveillante pénitentiaire en 2008. En 2017, elle passe le concours interne de formatrice, devient première surveillante, avant de passer conseillère pénitentiaire d'insertion et de probation (CPIP).

« Représenter la France, pays qui m'a accueillie et que je sers avec une immense fierté, est un grand privilège pour moi. Je suis aussi fière de représenter tous mes collègues qui se donnent sans relâche pour servir notre Nation. »

Véra Lucia Dellac Dos Santos, formatrice

Véra Lucia Dellac Dos Santos

Inspiré par les valeurs de l’administration pénitentiaire, sa rigueur, son uniforme, Oussama Larraeidh passe le concours de surveillant en 2021 après avoir été naturalisé français en 2019.

« Je suis très heureux de défiler cette année, c’est très précieux et symbolique pour moi. C’est d’abord la fierté de représenter mon métier et mon établissement, la maison d’arrêt de Versailles. Beaucoup de gens ne comprennent pas la réalité de mon métier de surveillant. Ils croient que c’est juste ouvrir et fermer des portes, alors que nous avons une mission d’insertion et probation. »

Oussama Larraeidh, surveillant pénitentiaire

Après avoir été convoyeur de fonds pendant cinq ans, Florent Périou passe le concours de surveillant pénitentiaire en 2004. Depuis quatre ans, il est membre de l’équipe locale de sécurité pénitentiaire (ELSP) au centre pénitentiaire de Bourg-en-Bresse.

« Ce défilé représente beaucoup de choses tant sur le plan personnel que professionnel. C’est d’abord une façon de rendre hommage à mon père, militaire, qui a défilé trois fois sur les Champs-Élysées. Cela me rend fier qu’il me voit défiler à mon tour ainsi que mes deux fils, âgés de 19 et 16 ans. Ce défilé marque aussi mes 20 ans de carrière dans la pénitentiaire et mes 50 ans. »

Florent Périou, membre d'ELSP

La mission « 14-Juillet » de l’ENAP

Depuis 2016, l’ÉNAP a mis en place, en étroite collaboration avec le cabinet du directeur de l’administration pénitentiaire, la mission « 14-Juillet ». Il s’agit d’une équipe pluridisciplinaire de personnels de l’école, dont le savoir-faire opérationnel comprend notamment la préparation et l’encadrement technique (mise en œuvre de la sélection des participants, définition du contenu pédagogique des entraînements, définition du dispositif de défilé, encadrement hiérarchique lors des déplacements institutionnels et des répétitions).

Suivez prochainement les répétitions et nos agents lors du défilé sur les réseaux sociaux du ministère :

Rencontrez des professionnels au village recrutement

L’administration pénitentiaire sera présente au village recrutement installé aux Invalides, à Paris. Le 14 juillet, de 10 h à 18 h, des personnels pénitentiaires présenteront les métiers de la surveillance et de la réinsertion. Vous pourrez échanger avec eux et assister à la démonstration d'une équipe régionale d’intervention et de sécurité (ÉRIS).