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Inauguration de la prison de la Santé après 4 ans de rénovation
Publié le 12 avril 2019
Vendredi 12 avril, Nicole Belloubet, garde des Sceaux, ministre de la justice, a visité et inauguré le centre pénitentiaire de la Santé en présence de Robert Badinter, d'élus, du personnel pénitentiaire et d'acteurs du monde judiciaire et associatif. Mise en service depuis le 7 janvier après 4 ans de travaux de rénovation, l’emblématique prison parisienne a subi une véritable cure de jouvence.
« La réouverture d'un établissement pénitentiaire n'est jamais anodin, particulièrement pour la prison de la Santé, c'est un symbole [...] Un établissement a part de par son histoire séculaire et ses détenus célèbres » a déclaré Nicole Belloubet en ouverture de son discours.
Âgée de 147 ans, aucune rénovation n'avait encore été prescrite pour la prison de la Santé.
Une rénovation indispensable
« Il s’agit là d’un chantier indispensable pour notre société car la prison traduit concrètement la réalité de l’état de droit tout autant qu’elle est une condition essentielle de son existence » a souligné la ministre de la Justice.
La rénovation de la prison de la santé était nécessaire. Ce projet n’était cependant pas qu’une simple rénovation, il a également été un terrain d’innovation pour l’administration pénitentiaire.
S’inscrivant dans le périmètre de la réforme de l’administration pénitentiaire, il a suivi une double logique :
- faciliter le travail et renforcer la sécurité des agents de l’administration pénitentiaire.
- améliorer les conditions de vie des détenus
Désormais, la prison rénovée présente des infrastructures adaptées à une politique pénitentiaire moderne et tournée vers l’insertion des personnes détenues.
Un travail architectural complexe et novateur
De l'extérieur, aucun changement visible, les hauts murs de meulière et leurs barbelés sont toujours présents, en revanche à l'intérieur, c'est le grand changement.
Le Quartier Bas et sa rotonde historique, symbole du fonctionnement "panoptique", ont été rénovés. Le Quartier Haut, après avoir été démoli, a totalement été reconstruit.
Cotés cellules, finis les bâtiments insalubres. Pourvues de douche, de réfrigérateurs, de coursives élargies, de mobiliers neufs et de téléphones fixes dont l'usage sera contrôlé, elles passent de 6m2 à 9m2.
La sécurité a également été repensée avec un système de brouillage « innovant » pour bloquer les appels jusqu'en 4G.
Dans les autres parties de la prison, les espaces de promenade ont été végétalisés et plus de 2.000 m² de salles d'activités ou de sport y ont été installés.
Enfin, le célèbre quartier « VIP » a disparu. Ces derniers rejoindront le quartier des « particuliers », destiné aux personnes les plus vulnérables.
« Entre histoire et contrainte, ce lieu est aujourd'hui ni tout a fait le même ni tout a fait nouveau » a précisé la garde des Sceaux, se tenant précisément là où jadis se trouvait la guillotine.
Robert Badinter ne pouvait qu'acquiescer, lui qui a asssisté entre ces murs, à l'exécution de Roger Bontems, point de départ de son combat contre la peine de mort.
Crédits photos : Ministère de la justice/DR